Bah...et mes cacahuètes ?...[Public - Washington]

Berlin ==>

"- Égoïstes ! Publicité mensongère ! Je vous collerais un procès moi ! Vous savez pas à qui vous avez affaire jeunes gens !
- Mais voyons calmez vous madame ! Je vous en prie !
- Mais comment vous voulez que je me calme ?...Pourquoi j'ai disjoncté comme ça d'ailleurs ? Oh pas grave, au revoir et merci pour les apéritifs !"

Et une jeune lycéenne en costume de marin descendit la passerelle à peine baissée du R-505, laissant derrière elle une hôtesse et un commandant de bord complètement hagards, et un avion littéralement mort de rire. Bon, il faut admettre que la justification de tout ce tremblement ( soit "Un avion qui n'arrive pas en retard n'est pas un vrai avion, il faut bien que quelqu'un se dévoue pour râler !" ) est un peu légère.
Peu importe, ces sachets de cacahuètes sont délicieux.
Apprécier les collations servies dans les avions...voilà un don bien peu commun, mais tellement apprécié ! La possibilité de se détendre réellement, de manger sans avoir à retenir l'ascenseur, et surtout, d'embarquer de quoi tenir tout le reste du trajet, surtout si celui-ci se passe au sol. Elle en était d'ailleurs à son 7e paquet depuis que la distribution avait été faite, et il devait lui en rester encore autant dans le sac qui pendait à sa main. Pendant un moment, l'équipage n'avait pas trop aimé qu'on se serve de leurs réserves pour amortir les dépenses de vacances, mais après avoir considéré la qualité du produit, et le fait qu'elle était la seule à avoir ouvert son paquet, ils revirent leur position, et se dirent que finalement, ça n'était pas plus mal.
Car c'est bien connu, personne n'aime les cacahuètes des compagnies aériennes.

Et un soldat en uniforme blanc...magnifique, bienvenue chez Aperture. Oh, un autre...
Voilà pourquoi elle détestait tant l'Amérique, des contrôles partout, jamais le droit d'aller ici ou la sans montrer la moitié de son disque dur à nu. Du voyeurisme, voilà ce que c'était ! D'autant plus qu'elle était forcée d'avoir des papiers entièrement falsifiés ( qu'elle n'avait jamais lu ). Se présenter en balançant "Moi c'est Lilium", ça serait assez mal passé...autant les installations Neucom sont équipées de manière à reconnaître sa présence, autant celles d'Aperture auraient gueulé suffisamment fort pour réveiller New York.
Le militaire lui fit un signe de tête, elle appuya la main sur la plaque bleue, qui vira au vert, rien à signaler. Sur l'écran, le nom de "Lilium Schwalbe".
Elle ignora royalement les regards médusés des gens sur sa tenue, encore plus insistants qu'a Berlin: ici, la mode Neucom n'étant pas de mise, toute tenue vestimentaire un tant soit peu excentrique passe aussitôt pour l'attraction de l'année. Et malheureusement, ladite tenue sembla être le pot de miel d'un grosse mouche blanche trop zélée, portant un brassard "MP".

"- Mademoiselle, veuillez me suivre je vous prie, simple contrôle de formalité.
- Quoi ?! Hé mais je suis pressée ! Et puis que voulez-vous que je dissimule avec ça ? Même ce que c'est censé cacher, ça ne le cache pas !
- Ne faites pas toute une scène, ça ne prendra que quelques instants".

Tsss...réduite à suivre un demeuré pour pouvoir sortir d'un aéroport...quelle déchéance ! Une fois dans une salle un peu à l'écart, et accompagné par 2 de ses collègues, au cas où la miss cacherait un lance-flamme derrière le ruban accroché à sa poitrine, il daigna sortir une nouvelle plaque bleue.
Elle posa de nouveau la main dessus, et de nouveau, ladite plaque vira au vert.

"- Je peux partir maintenant ?...Voyez bien, même votre bidule dit que c'est bon.
- Effectivement...je pense qu'il s'agit d'une erreur, puis-je contrôler ce sac ?"

Dit-il tout en prenant le panier pique-nique, sans attendre la réponse bien sûr, et ce malgré les grands yeux ronds de la naine verte.

"- Tout en règle...je crois. Vous pouvez partir Lilium Schwalbe.
- Merci du retard en tout cas. J'avais vraiment l'air terrible hein ?
- D'ailleurs, vous êtes germanique ?
- Da...euh Ja ! J'ai des origines russes aussi, désolée, vous savez ce que c'est, la double-culture, le déchirement interne...
- Certes, certes..."

Et sur ces mots, elle embarqua son sac et détala aussi vite qu'elle était arrivée, laissant en plan 3 soldats légèrement déboussolés après cette apparition. Une Allemande-Russe, avec un nom Hongrois, qui s'habille comme une japonaise des années 2000 et qui aime les cacahuètes des aéroports...De quoi changer la face de l'univers entier ! Durant un instant, ils se demandèrent si il n'aurait pas mieux valu l'arrêter pour l'interroger, mais finalement, mieux valait utiliser la loi de CLEP (C'est LEur Problème) et laisser ça entre les mains du prochain contrôleur...trop de paperasse.
Elle, s'était assez réjouie d'avoir expédié cette affaire en vitesse, et se s'en être sortie sans avoir besoin d'appeler le siège social de Berlin. Elle ne traîna pas plus longtemps que nécessaire dans l'aéroport ( le temps de rajouter deux canettes de soda à sa réserve d'arachides, de s'acheter un journal d'information people et de faire un croche-pied à un gamin trop pressé et capricieux ).
Et maintenant, la phase la plus périlleuse du voyage: trouver un taxi...
Le taxi est une espèce rare de nos jours, et encore plus rare sont ceux qui daignent aller suffisamment vite pour ne pas s'enraciner. le meilleur moyen de les attirer est de lever le bras le long de la route, en braillant le plus fort possible, bien que cela ne serve à rien, cela permet d'effrayer les éventuels concurrents, et de montrer qui est le chef. Les tenues affriolantes et le bon physique sont autant d'avantages indéniables dans la recherche du bon taxi, rapide et aimable, quoiqu'un peu pervers.
Suivant ces instructions à la lettre, elle se mit à agiter les bras, y compris celui qui portait le sac de mangeaille. Malheureusement, les sacs fournis dans les avions sont d'une qualité aussi douteuse que ce qu'ils contiennent. Ceci combiné à un mouvement assez violent et répété, eut pour conséquence la rupture d'une partie indispensable dudit sac: la poignée. Après un court moment de vol, l'équivalent d'un demi-avion de cacahuètes, deux bouteilles de soda et un torchon allèrent s'écraser sur la voie rapide, avant de se faire écraser par un taxi un peu trop pressé, le tout sous le regard désappointé d'une Lilium hébétée.

"- Bah...mes cacahuètes...?"

Créateur de destins Nombre de messages : 1 Date d'inscription : 17/09/2008

Son nom ? GR4B-84. Sa profession ? Agent d'entretien. Son histoire ? Né dans une usine de New York, expatrié vers Washington et désormais au service d'Aperture Science. Ses ambitions ? Nettoyer la planète, en commençant par sa portion de route.
Sa vie était fabuleuse. Nettoyer, ramasser, rendre le monde propre et beau ! Quelle tâche magnifique, jamais il n'aurait pu rêver mieux ! D'ailleurs, rêver...il ne sait même pas ce que cela veut dire, tant il est heureux. Il n'aspire à rien d'autre, si ce n'est aspirer encore plus à aspirer. Vous l'aurez compris, GR4B-84 est le plus heureux des robots, même si cela ne se voit pas.

"Veuillez vous écarter je vous prie...Merci, bonne journée."

Tel était son leitmotiv, la phrase qu'il répétait inlassablement aux passants, pour pouvoir récurer chaque cm² de la voie. Aujourd'hui, la cueillette avait été particulièrement bonne, et cela le réjouissait. En effet, si quelque chose était susceptible de le rendre encore plus heureux que d'aspirer et de ramasser, c'était de vider son réservoir, et de se voir confier une autre portion de route à nettoyer, qu'il espérait encore plus sale que la précédente, afin de pouvoir encore et toujours aspirer.

"Veuillez vous écarter je vous prie."

"Veuillez vous écarter je vous prie."

"Veuillez vous écarter je vous prie."

"Veuillez vous écarter je vous prie."

Malheureusement, il est des gens qui ne sont pas des plus coopératifs. Prenons pour exemple cette jeune fille aux cheveux verts, qui observait encore son défunt repas, se faire achever, piétiner, massacrer. Une si petite contrariété n'allait pas entamer si facilement le bonheur de GR4B-84. Elle allait bien finir par bouger, après tout, et il prendrait encore plus de plaisir à nettoyer la portion si ardemment défendue.
C'est magnifique, la vie de robot de nettoyage.

"- Veuillez vous écarter je vous prie.
- La ferme...
- Veuillez vous écarter je vous prie.
- La Ferme.
- Veuillez vous écarter je vous prie.
- MAIS TU VA LA FERMER OUI ?!
- Veuillez vous..."

Après tout, la patience est quelque chose de précieux, dont il ne faut pas abuser. Surtout lorsqu'on s'appelle GR4B-84 et qu'on dérange un être supérieur. Autant lui, était ravi de pouvoir répéter sa phrase fétiche, sa litanie débile. Autant elle, n'allait pas la supporter une seconde de plus.
Une nouvelle voiture passa sur le sac de provisions, produisant un" Splof" mouillé et baveux, tout en élargissant la mare de coca-arachide-encre, qui allait bientôt recevoir son propre écosystème, au vu des mouches et guêpes qui rappliquaient. Voyant cela, tous les sens, limités, du robot se mirent en alerte. Dans ses pauvres circuits retentissaient une même alarme, lui intimant de se jeter à l'assaut de cette invasion. Cependant, la Déesse avait d'autres projets pour cet émissaire de Monsieur Propre.

Elle se jeta littéralement sur le pauvre agent d'entretien, qui émit un couinement de métal et de plastique en s'affaissant. Sans prêter attention aux suppliques terrifiées du robot ( "Veuillez vous écarter je vous prie" ), elle lui effleura la tête de la main droite, et se mit à pianoter dans le vide.
Comme toujours dans de tels cas, les quidams préfèrent se contenter d'un regard de biais, sans trop s'approcher. Ça évite de se retrouver impliqué, et de risquer moult questions dérangeantes de la part des miliciens du coin. Sans compter les éventuels coups de matraque ou de crosse.

"- Allez, arrête de gigoter comme ça, j'en ai pas pour longtemps, et en plus ça ne fera pas mal !
- Veuillez...
- Oh la ferme !"

Nouveau sport local: le rodéo-programmation ! S'accrochant du mieux qu'elle pouvait au technicien de surface de la main gauche, s'infiltrant dans son système de la droite, le tout en espérant que cet abruti n'aie pas la superbe idée d'aller nettoyer en plein milieu de la route.
Tel était son plan funeste...
Au cœur de son système, une petite conscience verte contournait toutes les sécurités avec une facilité déconcertantes, faisait un pied de nez aux pare-feu, et s'occupait de laisser des "Lilium was here" dans quelques recoins sombres. Évitant les anti-corps cybernétiques, s'esquivant à la quarantaine en martelant les portes, elle parvint bien vite au sommet de la hiérarchie virtuelle. Quelques coups de clavier imaginaire, et voilà la bête déchaînée transformée en un agneau servile...mais situé en plein milieu d'une voie express, parcourue par des dizaines de voitures à la minute.

"- Que puis-je faire pour vous, Altesse ?
- Dégager d'iciiiii !"

Et c'est dans ce hurlement perçant que GR4B-84 ( désormais appelé L1L "Steevie" 1UM ) démarra, sans pour autant faire attention à sa passagère. Évitant de justesse un taxi en furie, à l'image de son chauffeur et de ses gestes obscènes, le robot se jeta sur le trottoir.

"- Va donc hé pécard ! Oh merde, Steevie, bouge bouge ! Droite !"

Une matrone gueula une note à faire éclater le cristal, tandis que la tornade verte ( et souriante, de toutes ses dents ) manquait de l'envoyer bouler contre la vitrine de "Chez Johnny". Un bien fier destrier que ce robot d'entretien, plus rapide qu'on ne l'imaginait, et nerveux avec ça ! Les badauds éloignés étaient morts de rire, les autres terrorisés ou au sol après une esquive plongée. Deux uniformes blancs ne tardèrent pas à se pointer, alarmés par la symphonie en "Ha" majeur.

"- Yiiiaaaah ! Vas-y Steevie, montre leur ce que t'as dans le ventre !"

Ce qui était prévu, c'était que le robot s'engage dans les escalators permettant de rejoindre les voies inférieures et la station de métro. Ce qui ne l'était pas, c'était que ledit robot fut équipé de roues et non pas de jambes. L'empressement ne donne jamais de bons résultats...en voici la preuve.
En haut de l'escalator, un robot déchaîné et une Lilium aux yeux exorbités.
En bas de l'escalator, quelques secondes plus tard, un robot bon pour la ferraille et une Lilium en bien piteux état. Le genre "je viens de me faire passer dessus par le Transsibérien". Quelques abrutis riaient, la majorité s'en foutaient. Les miliciens eux, trouvaient ce genre de choses beaucoup moins drôles. Et considérant cela, Calamity Jane se dit qu'il ne valait mieux pas s'éterniser.

"- Halte ! Arrêtez vous !"

Quand on vous dit qu'il y a des ordres qu'il ne vaut mieux pas écouter. Elle se jeta sous le tourniquet, profita du sol impeccablement nettoyé ( grâce à GR4B-85, cousin du défunt ) pour glisser et monta dans la rame en face d'elle, juste avant la fermeture des portes. Derrière elle, deux miliciens en rogne, se débattant encore avec l'identification, pestant contre le sourire narquois de la lycéenne qui venait de leur filer entre les doigts.

Des vacances en Amérique, depuis le temps qu’elle en rêvait…
Se dirigeant vers le métro pour rentrer à l'hôtel, rêveuse, Topaze songeait avec délice au fait de retrouver son lit et Hikaru, le petit dernier de son couple de chats qu'elle avait préféré laisser à Berlin. La nuit avait été douce et elle se sentait de bonne humeur. Arrivée depuis la veille dans un des plus grands hôtels de la ville, elle avait put enfin se reposer dans la suite qu'elle avait loué pour deux semaines. Elle y avait également passé toute l’après-midi alternant entre dodo, PC et frigo… Ce matin là pourtant, agacée par le boucan produit par son petit protégé jeune et turbulent, elle avait pris la décision de sortir pour visiter la ville, s’accordant une pause de 24h.
Elle ne tarda pas à arriver à destination et se mit en devoir de pénétrer dans la rame, essayant de se frayer un chemin tant bien que mal. Elle y parvint finalement et s’asseyant sur un siège libre à coté des portes, elle jeta un coup d’œil par la vitre. Depuis son arrivée dans la cité, elle n’avait put s’empêcher de remarquer les regards étonnés que les passants lui jetaient. Elle avait vraiment tout d’une touriste avec son PC portable en bandoulière et son appareil photo autour du cou, vêtue d’une jupe noire bouffante, d’un corset noir aux rubans blancs et d‘un long manteau noir. Pourtant, perchée sur des talons compensés d’environ 8cm, la tête haute, elle marchait sans se préoccuper des autres, se contentant de repérer les différents endroits stratégiques de la ville : arrêts de bus, mairie, gare, boutiques de vêtements… Dans l’ensemble, elle était plutôt satisfaite de la ville, Washington semblait fait pour elle, ses rues propres, ses immeubles de verre, ses robots à chaque coin de rue, ses jeunes filles aux cheveux vert s‘écrasant en bas des escalators…
Elle arrêta brusquement sa contemplation, réalisant soudain que cette image là ne faisait pas vraiment partie des charmes de la ville. En effet, elle avait été témoin de l’atterrissage du robot et de sa passagère qui semblaient en bien piteux état… Les yeux écarquillés, ne quittant pas le bas de l’escalator des yeux malgré les gens qui passaient entre elle et l'objet de sa curiosité sans jeter un seul regard vers le tas de ferraille et la femme aux cheveux verts, Topaze n’en revenait pas, l’incident s’était produit à seulement quelques mètres, elle n’avait encore jamais eu l’occasion de voir quelque chose de semblable.
Soudain, elle vit l’étrange personne se jeter sur le sol et glisser jusque dans la rame où elle se trouvait elle-même, tout ça sous le nez de soldats qui semblaient la poursuivre. Sous ses yeux, la jeune femme se releva et jeta un sourire narquois à ces poursuivants avant de se retourner et de croiser son regard. Contemplant les yeux jaunes de la jeune femme aux cheveux verts, Topaze ne put s’empêcher de sourire, amusée.
Si ça avait été la NEU, elle aurait certainement agi, mais voir quelqu’un échapper aux soldats d’Aperture était quelque chose de bien trop rare pour gâcher ce moment fabuleux par un acte héroïque aussi idiot qu'inutile. Elle se contenta donc de soutenir le regard de l’adolescente l’espace d’une seconde avant de tourner la tête vers les soldats, plus loin à présent, qui déjà semblaient mettre tout en place pour coincer leur proie, tandis que la rame de métro avançait de plus en plus rapidement…
La sacoche de son PC portable portant l'insigne de Neucom posée sur les genoux, bras et jambes croisés, Topaze avait opté pour une attitude détachée, désireuse de ne pas trop attirer l'attention de la nouvelle venue pour éviter les problèmes.

*Ah ça, on voit pas un truc pareil tous les jours !*

*Si c'était le cas, Aperture aurait une bien mauvaise réputation...*

*Tu crois que c'est une criminelle ? Peut-être une folle échappée d'un asile !*

*Possible...*

*Parle-lui !*

*Pourquoi faire ?*

Bonjour !

*C'est malin...*

Un véritable coup de maître. La fuite était parfaitement orchestrée, digne d'un des plus grands maestro. Cependant, les instruments...n'avaient pas trop aimé la symphonie. Une jupe déjà trop courte déchirée, un haut massacré et légèrement brûlé, le ventre un peu grisé par la glissade...et les cheveux parfaitement lisses, malgré tout. A croire qu'ils étaient en plastique rigide. Hypothèse qu'elle annihila en passa sa main au travers. On ne peut pas toujours avoir raison...
Elle avait certes, suscité quelques réactions par son arrivée...incongrue dirons nous, dans le métro, mais après tout, en ville, on voit des illuminés tous les jours, une de plus, une de moins...Pas ça qui allait changer la face du monde.
Par contre, qu'on adresse la parole à ladite illuminée, ça, c'était différent. Et qu'on adresse réellement la parole en plus ! Pas seulement un "haha" débile, un "pfff" qui ne l'est pas moins ou un "Tss" traduisant une raideur à rendre jalouse la tour Eiffel. Bref, en plus d'étonner, c'était elle qui se retrouvait étonnée. Un instant seulement, mais étonnée quand même.

"- Si je répond salut, je vais me sentir obligée de continuer la conversation, et bien que l'idée ne soit pas forcément déplaisante, je..."

"Mais qu'est-ce que je fous ? Pourquoi je nourris le troll comme ça ? Masochisme ? Des fois, je me dis que je ferais vraiment mieux de m'attacher à un lit, et d'y rester à dormir jusqu'à la fin de mes jours...ouais ça serait pas mal ça en fait. Un bon lit bien doux, bien moelleux...avec un oreiller géant. J'en frissonne d'avance, ça sera toujours mieux que ce métro puant et rempli de demeurés. Coucou m'sieur, t'as la braguette ouverte ! Salut toi, range ton pc, je vois ton historique, les sites X, c'est mal ! Toi, t'as pas dormi beaucoup j'crois, bien ta partie de jambes en l'air ? Oula, tu t'es fait plaquer ma choute ? T'as le mascara qui coule, attention. Tiens, une touriste dépressive, confortable la tenue de sataniste ?...ah merde, c'est celle qui me parle."
Ceci étant l'intégralité des pensées de la bête verte, toutes nées et traitées en l'espace d'un instant, le temps de lancer un regard circulaire aux occupants de la rame et de rafistoler vite fait sa tenue. Vraiment, non, elle n'aurait pas mettre une jupe aussi courte...

"- Hé mais...mais...T'as vu ta taille ?!"

Son regard fit le trajet "Pieds de Topaze - Tête de Topaze, puis Tête de Topaze - Pieds de Topaze" une dizaine de fois en quelques secondes, avant de s'arrêter à ce qui était situé juste à sa hauteur: la poitrine, et qui malheureusement lui intimait d'avoir les comportements les plus gênants et disgracieux possibles.

"-...Pourquoi c'est toujours les autres qui ont de la chance ?...Je suis sûre que c'est des vrais en plus !"

Discrétion assurée avec Lilium Inc. Déjà, balancer ça a haute voix en pleine rame bondée, c'était passablement culotté. Mais associer ça au geste consistant à porter les deux mains en face d'elle, puis à serrer plus ou moins délicatement...c'était carrément gonflé. Bien sûr, le tout se produisant avec un grand sourire à mi-chemin entre le narquois et le moqueur, en passant par toutes les phases de la mesquinerie et du mépris. Quoiqu'ici, se trouvait aussi un soupçon de jalousie dans le regard. notamment pour ce qui était de la taille. Bien qu'elle eût tenté de se réconforter en voyant la taille des semelles, elle dût se rendre à l'évidence: elle était petite...vraiment petite...

*Hein ?*

Topaze eut le temps de voir les mains de la jeune femme arriver avant qu'elles ne se posent sur ses seins sans aucune gène. Alors, sans même prendre le temps de réfléchir, la jolie médecin lui attrapa l'une d'elle et la lui tordit légèrement, tout en enlevant la seconde.

Eh, calme tes ardeurs, tu veux ?

Les sourcils froncés, elle lui lâcha les mains sans rien faire de plus, souhaitant en finir là.

*Et voila tu vas encore m'attirer des ennuis...*

Et en quoi ma taille te dérange-t-elle ?

C'est vrai ça où était le problème ? C'était bien la première fois qu'on la critiquait à ce niveau-là... Elle l'observa à son tour et finit par comprendre, la jeune fille devait tout simplement être complexée de sa propre taille. A cette découverte, Topaze esquissa un nouveau sourire, à la fois moqueur et doux.

Jalouse ?

*Nasline, s'il te plait...*

Contact assez intéressant...bonne texture...bon le retour à la réalité fait un peu mal au poignet, mais c'était instructif. D'habitude, la réaction est plus violent que ça, mais pas la peine de s'en plaindre. Une baffe esquivée vaut mieux que deux dans la poire.

"- Hm, oui c'est des vrais..."

Ignorant totalement le bon sens et la pudeur, la verte se mit à tâter également les siens, histoire de comparer la marchandise. Ce spectacle insolite ne manqua pas de faire rire quelques personnes, dont le pervers au PC. PC qui se mit à hurler "Vous avez un virus sur votre ordinateur" quelques instants plus tard, avant de s'éteindre définitivement. La tornade passe, la carte-mère trépasse...
D'ailleurs...la gothique aussi avait un pc !...Probablement éteint, malheureusement. Bof, peu importe, il y a d'autres moyens de faire ravaler sa langue à quelqu'un.

"- Jalousie ? Pas vraiment. Je voulais juste savoir combien ça pesait au kilo tout ça. C'est un peu comme les melons, les meilleurs partent toujours les premiers, et on taxe autant que les autres pour des trucs qui n'en valent pas la peine. C'est triste quand même, non ?"

Elle posa l'index devant sa bouche et fit mine de réfléchir. Après tout, ça ne mange pas de pain de prendre une pause, et ça aide à éviter de sortir n'importe quoi, ça serait dommage de s'humilier en public.
Derrière, l'homme au pc tentait la réanimation par tous les moyens possibles et imaginables, bien que si il eût pu regarder un électrocardiogramme, celui ci aurait ressemblé à la Hollande. L'odeur de gouda en moins. D'ailleurs, elle y pensait...des rollmops. Voilà ce qu'elle devrait s'acheter dans le prochain magasin. Un bon bocal de rollmops. Et un paquet de chewing-gum pour aller avec. Mais il faut savoir faire souffrir pour se remplir...

"- Enfin bon...vous allez bien, Eleanor ?"

Carte maîtresse. Merci Aurora, merci les dossiers de Neucom, merci les petites entrées par derrière dans le système...Merci les compétences des scientifiques aussi. Et puis surtout, Merci Lilium. Par une simple recherche, elle avait eu accès à tout ce qui concernait la personne qu'elle avait en face d'elle. Une simple recherche par la pensée en somme, ça existe en prototypes pour les gens normaux, mais pour l'instant, à part risquer de griller la moitié des neurones...ça ne donne pas énormément de résultats. Mais elle, était tout sauf normale, la étant le problème...et la simple vue du discret logo Neucom sur le sacoche lui avait confirmé qu'elle avait gagné.

Topaze était restée de marbre face à l'adolescente, se contentant de l'observer silencieusement, mais quand elle l'appela par son prénom, la pauvre gothic lolita manqua d'étouffer de surprise... Ecarquillant les yeux, elle ne put se retenir de poser la question qui lui brulait les lèvres.

Vous me connaissez ?

Derrière sa frange blonde, son front se plissa quelque peu. Comment savait-elle son prénom ? Si peu de personnes en avaient connaissance : sa famille, les agents de sécurité et encore...pour les rares qui prenaient la peine de lire l'identité, les autres étant occupé à la regarder de curieuse façon... Qui était donc cette étrange jeune fille ? Elle réfléchit durant plusieurs secondes sans trouver de réponses, avant de finir par répondre à la question posée.

Oui je vais bien, mais...qui êtes-vous ?

Finalement jetant un regard autour d'elle, en l'arrêtant sur l'homme au PC à qui elle adressa un sourire narquois, elle reprit plus doucement :

Vous ne voudriez pas vous asseoir en face ? Les gens n'ont pas besoin de savoir tous de nos vies respectives...

*Ah mais oui asseyons-nous et buvons le thé ! Je croyais qu'il ne fallait pas lui parler ?*

*Là c'est différent, elle sait qui je suis alors que je n'ai aucune idée de son identité...*

*Peut-être un agent de la NEU*

*Un agent de la NEU en Amérique se montrerait beaucoup plus discret...*

*Bah y a des cas hein...*

Gagné. Bon, après, il n'y a rien de plus efficace que de balancer les petits secrets d'une personne pour l'intéresser. Dommage, il n'y avait pas son fournisseur de sous-vêtements sur la fiche, elle avait vraiment apprécié le toucher...Hm bref.
S'assoir ? Soit...
C'est ce moment qu'une voix féminine choisit pour brailler "Arrivée Station 17, les voyageurs sont priés de sortir par les portes bleues et de ne rien laisser dans les rames. La prochaine station sera la 18." Branle-bas de combat dans le métro, puis précipitation de la verte dans un coin qu'elle savait tranquille: personne ne s'approche jamais des petits vieux, c'est bien connu. En effet, s'il se sent agressé par la présence d'une autre personne, le petit vieux peut se montrer remarquablement dangereux, et son "Fire dentier dans-ta-jambe" est létal. Le tout étant de choisir le bon petit vieux, celui qui ne se réveillera qu'au terminus.

"- Je ne pense pas que notre copain Eugène écoutera. Elle haussa le ton. Pouah, il connait pas le savon celui la ! Y'a des poux qui se baladent sur son crâne, quelle horreur !"

L'autre méthode parfois efficace pour être tranquille, consiste à alerter les gens d'un éventuel danger. La bombe étant le plus effectif, mais donnant souvent lieu à des mouvements de panique un peu gênants. Et à l'arrivée d'hommes passés à l'eau de javel. Non, les poux, la mauvaise odeur et les excréments restent véritablement ceux ayant le meilleur rapport qualité/prix. Même le pervers s'écarta rapidement du garde du corps ( à l'insu de son plein gré, bien sûr ). Personne ne se demande jamais pourquoi la personne ayant donné l'avertissement reste à proximité du danger. En effet, la logique voudrait que ladite personne soit la première à s'éloigner, mais les gens considérant toujours les autres comme plus cons qu'eux, se disent que le pauvre fou n'a pas conscience des risques encourus, et n'est après tout, qu'une bonne poire.

"- Je suis le monde, je suis l'information, je suis la conscience humaine, je suis l'ensemble de ce qui est, ce qui doit être et ce qui sera !...Je suis l'être le plus perfectionné de cet univers, le plus abouti, je suis l'égale d'un Dieu ! Omnisciente, omnipotente, je suis capable des plus grands miracles comme des pires cataclysmes ! Je suis..."

Le meilleur moyen de ne pas attirer l'attention, c'est juste de le faire sur des choses particulièrement invraisemblables. L'avantage étant que les gens, vous ayant pris pour une tarée une bonne fois pour toute, ne s'interrogent même plus pour démêler le vrai du faux. Tout ce qui est un cinglé n'existe que dans son esprit, même ce qui est vrai. En l'occurrence, la verte passait pour une véritable, une belle et parfaite folle. Bonne pour la camisole.

"-...Lilium, dirigeante de la section scientifique de la NEU, Super-IA de son état, pour vous servir. Enfin pas la dernière proposition, ça, tu peux toujours courir miss Caillou. Les vacances sont bien ? Jolies les photos ?"

Une IA... Apparemment ils avaient oublié de la rendre sociable.... En tout cas niveau capacités intellectuelles ils avaient fait du bon boulot, si on mettait de coté son comportement déplacé qui avait un coté idiot et désespérant, elle semblait bien connaître l'espèce humaine : leur façon de penser, leurs réactions face aux différents évènements, leur temps d'analyse, leur égo pour beaucoup surdimensionné... Elle commençait d'ailleurs à se demander si l'adolescente n'avait pas eu ce qu'elle voulait lorsqu'elle lui avait demandé son identité, le cerveau embrumé par la surprise... Pourtant, tout en surveillant une éventuelle récidive de la part des mains de l'adolescente, elle continua la conversation en la regardant dans les yeux, semblant lui dire "bien, si tu veux parler, parlons..."

Oh vous n'avez pas l'intention de me servir... Dommage, une fille comme vous pourrait rapporter beaucoup dans un zoo... Enfin bref oui je passe d'assez bonnes vacances depuis hier... Et vous ? vous avez une raison particulière pour venir ici ? Aperture ne semble pas beaucoup vous apprécier...

"- Tu sais, quand je me suis déclarée comme dirigeante de la Section Emeraude de la NEU...ça n'était pas une blague."

Elle affichait à présent un grand sourire. Sous ses yeux, enfin...quelque part sur le système Aurora, flottant au milieu d'un univers entier de données, se trouvait l'intégralité du dossier "Eleanor Aryia". En une simple pensée, elle pourrait ordonner que tout cela soit passé au mixer, puis échangé contre un "Recherchée morte ou vive". Cependant, aller à contre-courant de sa propre entreprise n'était pas spécialement une bonne idée. On ne doit jamais mordre la main qui nous nourrit, la mordiller un peu en signe d'affection, tout au plus.
Eugène grogna légèrement, et se recroquevilla un peu plus sur son siège. "Un animal, tout au plus. Tout juste bon à être entretenu, n'a plus aucune utilité à cause de son corps hors d'usage et son esprit altéré. Quel malheur que tant de temps, de matière et de connaissances aient été gâchées pour de l'éphémère..."

"- Aperture ne me connait absolument pas, jeune fille. Pour eux, je ne suis probablement qu'une hippy droguée aux acides et avec deux ou trois kg d'herbes dans sa poche. Amusant quand on sait que j'ai grandi en concurrence avec la plus grande militaire de tous les temps, n'est-ce pas ? Ton père la connait très bien d'ailleurs, il lui a très probablement parlé plus souvent qu'a toi. Enfin, peu importe..."

"Arrivée Station 18, les voyageurs sont priés de sortir par les portes blanches et de ne rien laisser dans les rames. La prochaine station sera la 21." Pratiquement toute la rame avait changé depuis qu'elle était montée. Seul Eugène continuait d'agoniser sur son siège, hochant d'avant en arrière. Prochain freinage brusque, et hop, la barre en acier dans le museau. Sympa comme petit déjeuner, quoiqu'un peu indigeste. Mais au moins, ça tient toute la journée, pas besoin de repas de midi. Peut-être un peu de Synthol, tout au plus...

"-...je te répondrais volontiers quant à ma présence ici, mais je crains que certaines choses ne doivent pas être racontées n'importe où. Surtout pas dans une rame de métro en fait...et encore moins dans une rame de métro avec des saletés de curieux partout, t'as un problème le voyeur la ?!...Je disais donc, tu dois bien avoir une chambre d'hôtel non ? Si oui, on y va. Si non, bah...je te traîne dans le prochain qui se trouve, et bien sûr, tu payes."

Voyeur, voyeur...comment ne pas remarquer la tenue de Lilium en même temps ? Qui aurait pu se vanter de ne pas l'avoir regardée, ne serait-ce qu'un instant ? Même dans les magazines, les filles sont plus habillées...paix à l'âme de l'uniforme de marin.

A la première phrase de l'IA, Topaze avait compris qu'il serait plus judicieux par la suite de ne pas trop la chercher, car, bien que fille d'un commandant dans la NEU, elle devait quand même se méfier de ce genre de personnes... Elle l'avait donc écouté silencieusement, ne pouvant s'empêcher de sourire après que son interlocutrice ait résumé en quelques mots l'impression qu'elle lui avait donné au premier regard. Mais quand elle parla de son père, elle se raidit, elle n'aimait pas la façon que l'IA avait d'exposer ainsi la vie des autres semblant nullement gênée de pénétrer dans la vie privée de chacun... A l'annonce de la station, Topaze leva les yeux vers le plafond par instinct. Sachant qu'elle devait descendre à la station 21, elle fut soulagée d'apprendre que, bientôt, elle pourrait dire au revoir à Lilium et retourner dans sa suite luxueuse et douillette... mais la suite du discours de cette dernière, lui fit perdre soudain tout espoir... Commençant à en vouloir à mort à Nasline d'avoir engagé la conversation, son expression se fit grave. Elle n'esquissa même pas un sourire quand l'IA remballa l'homme qui regardait dans leur direction depuis un instant. A l'évidence elle n'avait plus vraiment le choix...

Je descend dans l'hôtel pas loin de la prochaine station... Nous pourrons y causer tranquillement si vous le souhaitez...

Peut-être aurait-elle put tenter de refuser, mais il vaut mieux ne pas jouer avec le feu...

"- Mais c'est parfait ça ! Je savais que j'aurais de la chance aujourd'hui. Et tous les jours finissent par s'appeler aujourd'hui à un moment ou à un autre. Hey, détend toi d'ailleurs, je ne vais rien te faire. C'est pas comme si t'avais un uniforme passé à l'eau de javel, je suis cool, on est tous cool...je vais finir par sortir le joint et la guitare, on va se faire un petit cercle de tapeurs dans la rame, ça sera cool !"

Eugène se leva, la tête complètement vide. Il avait mal aux genoux, et ses bras refusaient de fonctionner correctement. En se retournant, il vit une lycéenne aux cheveux verts lui sourire de toutes ses dents. Cette simple vision le fit retomber sur son siège, les yeux hagards et le cœur au bord de l'explosion. Il était mort, et ceci était une succube venue le chercher pour l'emmener dans un monde de tortures lubriques. Non, pas déjà, pas à seulement 79 ans, c'était trop tôt ! Et puis, dans une rame de métro, qu'en diraient les gens ? Quelle mort pathétique...Non, il ne pouvait pas être mort sans s'en rendre compte, c'était stupide. Mais elle était là, il pouvait vérifier autant de fois qu'il le voulait, elle était bel et bien la. Que faire ? Hurler ? S'enfuir ? Se pincer ?...Il opta pour une toute autre solution: se rendormir jusqu'à la prochaine station, en espérant ne plus voir cette hallucination, à la fois magnifique et effroyable.

"- Tiens, ils ont lancé une nouvelle boisson énergétique...garantie sans sucre, mais la société qui la fabrique à fait des commandes assez effrayantes d'ersatz chimiques de plus ou moins bonne qualité. On se demande vraiment ce qui est le pire, 3kg de couenne ou une tumeur de 3kg ? Tu me diras, la tumeur, on a une chance de l'enlever, la graisse, c'est moins sûr...'Fin dans certains cas...c'est plutôt avantageux, d'avoir quelques kilos en plus, pas vrai ? Je sais que mon corps parfait fait rêver, mais..."

De nouveau, elle avait les yeux rivés sur la poitrine de Topaze. Lilium est Lilium, et restera Lilium. N'importe qui l'aurait sans doute prise pour une cinglée. Et n'importe qui aurait eu sacrément raison. Après, dans l'absolu, on pouvait la considérer comme flatteuse. A condition de faire abstraction et de son égo, et de ses manies plus ou moins gênantes.Celle consistant à tripoter avec plus ou moins de vigueur son interlocuteur étant une des moindres.

"- Je suis VRAIMENT trop petiteeeee !"

Ce cri venait du fond de l'âme, et faisait parfaitement écho au ""Arrivée Station 21, les voyageurs sont priés de sortir par les portes bleues et de ne rien laisser dans les rames. La prochaine station sera la 22." de la rame. On se demande ce qui fut le plus entendu d'ailleurs, la lamentation de Lilium ou l'annonce ?...IA contre IA, faites votre choix.

Topaze avait sourit doucement en l'entendant parler telle une hippie, mais par la suite, elle perdit complètement le fil... Pourtant elle finit par comprendre l'allusion à sa poitrine sur la fin, ayant eut confirmation grâce au regard que l'IA avait de nouveau posé dessus. Levant les yeux au ciel, elle allait répondre quand on leur annonça leur arrivée à la station 21, annonce couverte par la voix stridente de Lilium...

Chacun ses points forts, j'ai un physique merveilleux et toi un cerveau aux capacités sans limites....

Elle esquissa un sourire, avant de se diriger vers la sortie, sous les yeux de quelques hommes qui s'étaient retournés quand elle s'était levée. Elle leur adressa un grand sourire malicieux à chacun avant de sortir, comme à son habitude, elle se débrouillait pour donner une bonne impression sur la fin. Une fois en dehors de la rame, elle posa son PC au sol, attendant sa compagne en observant les gens aux alentours. Du haut de ses 1m78 (talons compris), elle semblait plus grande encore, la tête haute, le visage sérieux, jetant un regard circulaire sur la foule. Un peu plus loin, une petite fille la montra du doigt en tirant sur la manche de sa mère, toute excitée. De l'autre côté, une bande de jeunes saluaient son arrivée par des sifflements auxquels elle répondit par un sourire modeste avant de détourner le regard pour ne pas les encourager. Ici, pas de robots écrasés sur le sol, mais bien quelques soldats d'Aperture... Etaient-ils là pour Lilium, peut-être que oui, peut-être que non...elles le sauraient bien vite...

*Tu vas l'amener dans la chambre ? T'as quelque chose sur toi au cas où elle te sauterait dessus ?*

*Euh... Pourquoi me sauterait-elle dessus ?*

*T'as vu comment elle te reluque ? J'aurais pas confiance moi à ta place...*

*Je sais me défendre...*

Une belle bande de bœufs portés par leurs hormones, voilà tout...Méprisables, tout simplement. Il allait falloir remédier à tout cela. De toute façon, que leur resterait-il une fois leur corps inutile et puant laissé à l'abandon ? Un esprit tout aussi ravagé, qu'il faudra purifier de ses pulsions primitives. Rien de bien compliqué la dedans, une fois le code cassé, le modèle et les outils en place, cela ne transformera en simple jeu. Quel plaisir cela sera de briser tout ce dont ils sont si fiers, pour le remplacer par des valeurs réellement intéressantes pour l'ensemble de l'humanité.
Enfin, le moment de se concentrer la dessus n'est pas encore arrivé.

Elle sauta hors de la rame. Quelques blancs en patrouille, si ils avaient été alertés, elle serait déjà tenue en joue par la moitié de l'ADF de toute façon. Visiblement les autres pécores n'avaient pas jugé utile de poursuivre. Pas plus mal, et assez logique de toute manière, ça n'était qu'un robot d'entretien, le remplacer couterait moins cher que de déployer des soldats à chaque station. En espérant simplement qu'ils n'aient pas la bonne idée de faire un contrôle d'identité...ce qui serait assez probable au vu de la tenue. Bref, rester calme et faire mine d'avoir eu un problème. Style peau de banane ou glissade dans un escalator, en évitant d'y inclure une chevauchée robotique.
Va pour l'escalator et la mine gênée d'être obligée de se montrer ainsi.

"- Tsss, t'attires encore plus l'attention que moi, alors que je suis en guenilles. Ça t'es jamais venu à l'idée de t'habiller normalement ? C'est quand même censé être moi la star ! Enfin...tant que les décolorés ont le regard ailleurs que sur ma tête, ça me va...mais étant donné que je compte t'emprunter des vêtements, je préférerais que tu me répondes qu'effectivement, tu as aussi des trucs plus...classiques et sortables. "

Sans attendre Topaze, elle se dirigea vers les escalators à grandes enjambées, se forçant à garder les yeux bas et la mine soucieuse, cachant du mieux qu'elle pouvait les parties sensibles de sa tenue avec ses mains. Ou comment faire pitié en quelques instants. Mieux valait ça qu'une balle entre les deux yeux. Ça serait tout sauf marrant de devoir expliquer qu'il faudra lui faire un nouveau corps, sous prétexte que le soldat blanc n'a pas aimé ses performances hippiques. Vu le prix d'une telle procédure, elle se retrouverait probablement exilée dans un coin sombre d'Aurora pour un bon moment...difficile d'être crédible lorsqu'on doit passer par un ordinateur pour se faire entendre.
Non, décidément, ce n'était vraiment pas une idée géniale de faire du rodéo maintenant...bien que cela fut particulièrement amusant, il faut bien l'admettre.

Je crains que mes vêtements ne t'aillent pas, comme tu l'as tant fait remarquer nous avons des physiques plutôt différents, j'ai bien quelques vêtements simples que je met pour rester à la maison, mais la taille risque d'être un problème.

Elle esquissa un sourire, la rattrapant rapidement, suivie du regard par les personnes les plus curieuses, tandis que les autres semblaient absorbées par le rythme cadencé de leur marche, fixant le sol, déconnectés du monde...

Allé suis-moi, avant que ta tenue ne soulève trop de questions... Tiens, d'ailleurs...

Elle s'arrêta brusquement et fit glisser son manteau en arrière avec élégance, en découvrant ses bras nus, fins et blancs comme neige. Puis attrapant le vêtement avant qu'il ne tombe au sol, elle le tendit à Lilium.

Mets ça, je crois que t'as pas assez de mains pour tout cacher... Imagine si t'en avais eu plus !

Elle ne prit pas la peine de préciser de quoi elle parlait, jugeant Lilium apte à comprendre, et se remit en route sans plus attendre, débouchant sur les rues bondées de Washington. Le soleil vint immédiatement jouer dans ses cheveux, le vent souffla dans sa jupe, remuant le tissu à sa guise sans que Topaze ne semble y faire plus attention. De la sortie, on apercevait l'entrée de son hôtel, il n'y avait que quelques pas... A nouveau l'apparition de la jolie jeune femme qu'elle était avait attiré des regards à la fois étonnés, admiratifs, craintifs et indignés. Habituée à la réaction si prévisible des Hommes, Topaze n'y faisait plus trop attention mais en y pensant la vision de la gotic lolita aux cotés d'une adolescente aux cheveux verts couverte d'un manteau deux fois trop grand devait avoir quelque chose d'attrayant...